Olivier Montandon : Une vie au service de la boucherie familiale
- Montandon

- 3 juil.
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Pendant plus de trente ans, Olivier Montandon a dirigé la boucherie familiale aux Ponts-de-Martel, insufflant une dynamique de croissance et de modernisation sans jamais renier l’ancrage local et artisanal de l’entreprise.

Début d’aventure et construction de l’usine
Après avoir fait son apprentissage dans la campagne zurichoise, puis une année supplémentaire à Berne, Olivier Montandon choisit de s’investir dans l’entreprise familiale avec le soutien de ses parents, auprès desquels il avait envie de s’engager, sans y être obligé. En 1987, une nouvelle usine voit le jour aux Ponts-de-Martel. Olivier prend rapidement les commandes de l'exploitation et devient officiellement directeur en 1990, à la suite du décès de son papa, Monsieur Charles-Henri Montandon.
Une structure qui évolue
Avec sa maman, il dirige pendant six ans en société en nom collectif. En 1996, ils fondent ensemble la SA Montandon, structure toujours active aujourd’hui. C’est à ce moment que son frère Pierre Montandon rejoint l’entreprise en tant que directeur et copropriétaire. Sous l’impulsion d’Olivier, l'entreprise connaît plusieurs agrandissements majeurs : un développement logistique pour répondre aux besoins de la grande distribution, la construction d'une liaison reliant l'abattoir et l'usine, ainsi qu’une extension de la production qui triplera la capacité de production.
Une stratégie orientée vers la grande distribution
Dès le départ, Olivier Montandon mise sur des débouchés stables pour assurer des volumes réguliers et une visibilité financière fiable. Historiquement, la boucherie livre la Coop depuis l'époque de son père, d'abord localement puis à l'échelle nationale. Dans les années 1990, différents partenariats s'ajoutent et contribuent à renforcer le positionnement de l'entreprise. Le saucisson neuchâtelois, produit phare de la maison, bénéficie également de la reconnaissance IGP, valorisant encore davantage le savoir-faire local.
L’entreprise mise également sur la restauration collective, en complément des grands magasins, pour diversifier ses canaux de distribution et assurer un équilibre durable.
Une entreprise proche de ses employés
Sous sa direction, l'entreprise passe d'une quinzaine à une trentaine de collaborateurs, dont certains sont restés plus de 30 ans. La fidélité des employés est une valeur centrale pour Olivier Montandon, qui considère la présence sur le terrain comme essentielle. Selon lui, un bon patron doit être disponible, observer et anticiper. Il compare ce rôle à celui d'un pilote de navire ou d'un entraîneur, toujours attentif au cap et à la bonne dynamique de l'équipe.
Une vision du métier ancrée dans le réel
Olivier Montandon n'a jamais dissocié la gestion de l'entreprise de la réalité du terrain. Formé en Suisse alémanique et confronté très jeune à des structures industrielles d'envergure, il a su adapter ces enseignements à l'échelle de l'entreprise familiale. Une partie des pratiques et des équipements de la boucherie ont été inspirées de ce qu’il avait observé ailleurs.
Un attachement fort à la campagne et à la proximité
Il reconnaît que l’implantation en zone rurale a été une force. Les contraintes logistiques y sont moindres qu'en ville et l'abattoir sur place permet un circuit court inégalé. Aujourd’hui, de nombreux citadins sont déconnectés de la réalité de la viande, et Olivier souligne combien cette distance peut brouiller la perception des consommateurs sur les métiers de la boucherie.
Un regard ouvert sur les choix alimentaires
Sur les questions sociétales, Olivier Montandon adopte une position simple : il respecte les choix de chacun, y compris ceux qui ne mangent pas de viande, tant qu’il n’y a pas de volonté d’imposer une vision unique aux autres. Il remarque que les jeunes adultes reviennent souvent à des modes de consommation plus réfléchis et responsables, notamment lorsqu'ils fondent une famille.
Une transmission assumée
Pour lui, la clé pour les nouvelles générations est d'être présentes et vigilantes. Il encourage les jeunes à ne pas se contenter de diriger depuis un bureau, mais à être sur le terrain, à comprendre l'ensemble de la chaîne de production, à anticiper les problèmes et à rester proches de leurs équipes.





